En France, 72% des femmes en situation de handicap sont victimes d’au moins une violence dans leur vie, soit 2 fois plus que les femmes dites « valides ». Selon une étude de la DREES (Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques) parue en juillet 2020, la situation de handicap accroît notamment le risque de violences conjugales et sexuelles subies par ces femmes.

Le concept d’autodétermination est étroitement lié à la question des droits humains et concerne chacun d’entre nous.

« Derrière ces chiffres, il y a des gens, des personnes, ce ne sont pas que des chiffres. Il ne faut pas oublier que notre travail en tant que professionnel, ce n’est pas d’apprendre à ce que l’autre fasse des choses, mais surtout à lui apprendre à être autonome en fonction de ses capacités, notamment la première : pouvoir décider par soi-même. » (Marie RABATEL, lors de la journée régionale sur les violences faites aux femmes en situation de handicap du 23 novembre 2023).

Apparue tardivement dans le champ du handicap, la notion d’autodétermination est l’un des éléments essentiels à la compréhension et à l’expression d’un consentement libre et éclairé.

Cette notion de consentement si difficile à appréhender et à définir dès lors que nous accompagnons un public dit « vulnérable » est une des principales préoccupations pour permettre une vie affective et sexuelle « secure » et pour se rapprocher au mieux de la santé sexuelle, telle que définie par l’OMS. Pour Michael Wehmeyer, psychologue américain expert de la question, l’autodétermination se définit comme les « habiletés et attitudes requises chez une personne, lui permettant d’agir directement sur sa vie en effectuant des choix non influencés par des agents externes indus » (1996), c’est-à-dire à la capacité de choisir librement, d’exercer du pouvoir ou du contrôle sur des domaines de sa vie qui sont importants pour soi.

Cette formation permettra dans un premier temps d’explorer les concepts d’autodétermination et de consentement, à l’aide d’échanges, d’apports théoriques et d’outils. Elle visera également à soutenir l’ensemble des acteurs dans la réflexion et les premiers pas vers la mise en oeuvre de ces deux concepts étroitement liés : l’autodétermination et le consentement.